A la découverte des « systèmes de valeurs »

Avant d’entrer dans les détails, quelques mots de ce que Graves entend par « systèmes de valeurs ». Cette expression revient très souvent dans la Dynamique Spirale. Que l’on parle d’un individu ou d’un groupe (une entreprise, une ethnie, une nation, un groupe religieux…), la notion de « système de valeurs » désigne un ensemble de concepts, d’idées, de valeurs, qui donne une certaine idée de la réalité. Cette notion se résume, pour Graves, à une question : comment perçoit-on et conçoit-on les choses ?

A partir d’une même réalité, plusieurs personnes peuvent ainsi développer des points de vue différents. Ce qui sous-tend ces points de vue, ce ne sont pas les architectures mentales des personnes qui les émettent, pas plus que leur niveau de culture ou d’intelligence. Ce sont les systèmes de valeurs opérant à l’intérieur d’eux.

Ces mêmes systèmes de valeurs peuvent être analysés au niveau d’un groupe. Prenez les loisirs. Pour un Européen, c’est un droit inaltérable. Il n’est pas envisageable que le temps de travail empiète sur celui des loisirs. Pour une grande partie des Japonais, à l’inverse, les loisirs sont un luxe auquel ils sont prêts à renoncer si cela leur permet de jouir d’une meilleure image au sein de leur entreprise. Dans ce cas, les systèmes de valeurs impliqués ne sont pas seulement personnels. Ils sont valables au niveau d’une nation.

Les systèmes de valeurs sont des « états d’esprit », des « structures organisatrices » agissant à l’intérieur d’un système (un individu, une entreprise, une ethnie, une nation…), qui provoquent une manière de voir, de concevoir, de penser. Ces systèmes de valeurs déclenchent des prises de décision et des mises en actes qui peuvent s’avérer fondamentales, que ce soit pour la personne ou pour le groupe. Dans le premier cas, elles vont avoir des retentissements sur la vie de la personne elle-même et de son environnement (sa famille, ses amis…). Dans le second cas, elles auront une influence beaucoup plus large, sur tous les membres du groupe (les salariés d’une entreprise, les habitants d’un pays…).

Nos systèmes de valeurs engagent ainsi notre futur. Ils représentent une sorte de filtre à travers lequel nous percevons ce qui constitue « notre » réalité.